jeudi 18 décembre 2008

trompé

j'écrirai la suite (inch'allah)

Il fait nuit. Je marche sur les trottoirs humides et la bruine me fait du bien. J’entre dans un café avec un espoir fragile que je ne discerne pas. La musique est forte et l’atmosphère chaude et liquide. Pour le moment je suis seul, les gens autours s’agitent dans un autre espace temps et je me fais l’effet d’un chevalier sombre errant dans les coulisses du réel avec gravé sur son air le sceau de celui qui voit ; mais qui ne peut pas être vu. C’est que je n’ai pas mis mon masque et que je n’ai pas de visage. Les hommes n’en n’ont pas. Je me dirige vers le comptoir et commande un whisky en matant la serveuse. Elle sait que je suis là et me sert mais son regard me traverse et me dénie ; je n’existe pas. Pas encore. Le liquide me réchauffe et je commence à me fondre dans le décor. Les altérations de l’espace temps se font moindre et je sors de ma poche un gros bout de peau que je colle sur ma tronche. C’est ma gueule des bons jours. Je viens d’apparaître et je lui jette un regard insolent ; elle me sourit et cette victoire soudaine me surprend. Il faut que j’aille aux chiottes m’enfiler quelques rails de coke. Je me fais deux grosses traces que je sniffe coup sur coup. Avec toute cette poudre dans le nez, mon masque tiendra 3 bonnes heures. Je le sens bien accroché et je retourne vers ma proie. Maintenant je me sens implanté ; le décor à toutes les apparences du vrai et je reconnais des gens avec qui j’échange des banalités. Ce qui est dit n’est pas important et je me concentre sur l’énergie que je dégage. Les femmes sont belles ici ; J’aborde une blonde aux longues jambes et ses yeux bleus de fausse innocente m’émeuvent. Je discute un moment avec elle et la met à l’aise. Elle ne flaire rien du gouffre qui nous sépare et elle me prend comme un élément solide du décor. J’ai besoin d’aimer. Mon cœur saignant boulimique est affamé. Je danse avec elle et mes mains glissent sur son corps. Elle porte une robe simple en coton noire qui met en valeur la blancheur de sa peau et découvre ses jambes. J’ai envie de la baiser, et elle sent ma bite contre son ventre. Je la regarde en souriant et une étincelle animale transparaît sur mon masque. Je prend sa main et l’entraîne dans les toilettes et elle ne résiste pas. Avec l’excitation ma colère et ma tristesse ressurgissent et me rendent puissant. Elle est à moi, et dans les chiottes je l’aime passionnément. Pendant qu’on baise, je m’oublie un moment et nous ne sommes plus que deux corps unis à nouveau hors du temps. Mais je ne suis plus seul et le décor absurde de tout à l’heure n’est plus qu’un ronron heureux. Je jouis en elle et mon désir lui appartient. Elle me jette un regard doux et un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Elle me caresse le visage je crois pour me remercier de mon cadeau.

Dehors l’air est froid et la sueur à du mal à sécher. Je frissonne et je repense à cette fille. J’étais venu dans ce bar avec une tristesse profonde et j’en ressors lavé. Je sais que mon ego taillé ne guérira pas, mais la blessure ne m’intéresse plus. Ma colère est tombée et je m’aperçois même que je souris.

jeudi 15 mai 2008

Don't take life too seriously, because you are not gonna survive it

J'ai ecris ca pour moi, en pensant a je ne sais qui. Et puis par hasard, je retombe dessus et je trouve que c'est pas mal. Alors je le post, histoire d'entretenir ce blog que je delaisse. Pardonnez, c'est qu'en me relisant je suis toujours irrite par ma naivete. Bye, bonne lecture.


La difference entre eux et moi, c'est qu'il joue et moi non. Le point commun, c'est qu'ils sont serieux et moi aussi. Voila bien le probleme, je suis serieux, infiniement trop il faut bien l'admettre. Je vois les choses comme ca, un jeu avec des regles, un univers ou tout est permi, dans ses limites. Et moi je suis un penseur. Je frequente les limites et j'essaie de les comprendre, me convaincant meme qu'elles n'existent pas. Ce qu'il y a d'horrible c'est qu'il n'y a rien a part le jeu. Je suis un joueur tres serieux qui joue qu'il ne joue pas. Je voudrais rire, rire et m'en foutre a jamais, de ces grotesques. Mais j'ai peur que ce rire ne me glace le coeur. Que je ne devienne un monstre inhumain et au final deja mort. Je me disais, hors du jeu, il n'y a rien, alors joue, epouse les regles et devient en un maitre. Mais c'est deja un renoncement. Pas de liberte sans le jeu, alors la liberte dans le jeu. Puisqu'il faut jouer, alors jouons. Seulement je pensais que de jouer ca n'etait pas vivre. Je les voyais ces pantins et je me disais, meprisant, mais qu'ils sont tristes, deja mort, ils n'existent meme pas tellement qu'ils sont vains. Parce que moi j'existe peut-etre? Je peux me gorger de mes merites, me flatter d'etre un detenteur de verites.. La verite c'est que d'une prison je suis entre dans une plus exigue encore. Conscient.. D'etre seul. Alors je les mets en cause. C'est de leur fautes, a ces aveugles, c'est qu'ils devraient voir, et alors le monde serait meilleur et moi aussi. Je n'y serai plus seul dans ma prison. Et personne ne serait plus seul, car on saurait. Plus de vis prive, parce que la vie prive n'existe pas. Illusion. Du jeu encore, un mensonge destine a rendre la realite plus supportable ; on n'est unique en rien, et on partage tout. Les sentiments et les pensees.. Du flan. On pouvait rever, du temps ou on etait peu. Ou il restait encore a decouvrir. On revait avant la science, la psychologie, quand le monde, ou plutot l'homme etait encore un mystere. Maintenant le mystere il en reste, dans le sens mystere sans espoir. Le genre on est la sans raison. Dans un monde fini dans un univers infini et inconcevable. Il ne reste que des enigmes insolubles qui brisent l'esprit avec une deroutante facilite. Il ne reste plus que le jeu. Du jeu parce que dans ces conditions, qu'est ce qu'on pourrait bien entamer de serieux. Il faut aller quelque part ou n'aller nulle part. Vu qu'individuellement, on est a peu pres sur qu'on va crever, il faut croire en l'homme ou il ne faut croire en rien. Moi j'y crois plus, et je dois dire aussi que je suis presse. J'ai envie de vivre voyez vous. Mais je sais pas comment on fait. Pour vivre sans n'aller nulle part. Juste comme ca, pour le plaisir de gesticuler, de s'agiter. Le mieux c'est de ne pas penser, et pour ne pas penser il faut la routine ou la necessite. L'endormissement ou l'asservissement a des pulsions animales. Est ce que je suis plus humain parce que je pleure devant cette bassesse? Est ce que j'en suis plus noble? Ou tres idiot de me laisser a lire mon coeur, et de sentir en tout mon etre une rage infinie qui ne sait vers qui se tourner. Pardonnez moi, je suis un Homme et ceci est mon histoire, tragique et pathetique, teintee d'un deraisonnable espoir. Je sais tout et des grands je n'apprends que du detail. L'essentiel est la et distraitement je pense a Camus et a ses solutions, pleine de noblesse qui a decider face a ce dechirement qu'il serait un prince revolte et absurde. Il a dit qu'il lutterait pour le plaisir et qu'il jouerait tout en sachant que c'est idiot. Mais comment faisait-il face a cette solitude? Peut etre est ce l'Australie. La langue, tout ca. Alex tu me manques mon frere et ton silence m'attriste. Par moment je dis que la vie est epaisse. C'est que je suis heureux. Car je me sens vivant et que soudain mon devenir prend forme. Mon avenir d'homme dans ce monde tragique et fourmillier. Des centaines d'opportunites s'ouvrent a moi, et ca n'est que pour mon plaisir. Je m'imagine alors dans cet univers colores et j'y tiens divers roles. Le grand jeu devient un principe abstrait et je n'y pense plus guere. Ma vie s'enrichie, et de reves et d'emotions, et je me rend bien compte que c'est bon de n'etre pas si serieux. Qu'il faut un peu d'innocence pour que la vie prenne du coffre. L'innocence pour les couleurs et le mystere, l'humilite pour accepter de n'etre que ce qu'on est, et d'en etre bien content. Ou mieux encore de ne pas y penser. Moi et mon incommensurable ambition. Mon desir souverain d'exister. C'est que j'aurai donne ma vie pour l'immortalite! Et pourtant l'immortalite n'a pas d'odeur. Elle est blanche et bien propre. Elle est loin perchee au milieu des etoiles et brille de sa perfection. Alors que j'aime le vieux et les odeurs. J'aime.. j'aimais les hommes, en tout cas. C'est dur de ne pas tomber dans les travers de l'habitude et du pressentiment. De ne pas soudain retomber dans l'absurde, et de voir les objets perdre de leur substance, de ne devenir que des idees. C'est que j'ai ce citron sous les yeux et je n'arrive pas a voir un vrai citron. Celui la me parait insipide. Il joue au citron. Quand je vois la vie epaisse personne ne joue. Personne n'est serieux non plus. Ils sont juste comme ca. C'est leur nature. Comme j'envie ceux qui n'ont pas l'imagination des principes. Comme j'envie les vivants. Car decidement, exister, ca n'est pas cette errance aux confins des limites du jeu ; exister c'est un parti pris. Devenir objet, substance, pour peser parmis les objets.Non, decidement, non. On n'existe pas le coeur glace.

jeudi 20 mars 2008

Cacapitalisme

Quand j'y pense, j'ai de la peine. C'est comme si nous étions les arbres d'une foret tropicale, et qu'il fallait se battre pour la lumière. La lumière pour les arbres, c'est la vie ; mais pour nous, qu'est ce que c'est?

Apparemment ça n'est ni l'eau ni la nourriture, ça n'est pas non plus un toit et de quoi se protéger des éléments hostiles, ni le confort élémentaire de l'homme moderne c'est à dire une télévision, un lave linge et un aspirateur. Parce qu'il faudrait une crise économique majeure pour que ces basiques disparaissent.

Ca n’est pas vraiment habile de ma part de démarrer par cet exemple. C’est qu’au départ, j’insinue que dans cette lutte à la lumière, les ressortissants de chaque pays sont responsables des valeurs et des buts qu’on choisit leurs sociétés. Or il est évident que ça n’est pas le cas. Si aujourd’hui nous sommes dans l’ère de la démocratie et du vote, notre part de décision est restreinte à des propositions. Ces propositions naissent, et sont crées pour répondre, paraît-il, a des impératifs (qui tournent autour de la guerre économique), et à une amélioration de notre quotidien. Ce qui est étonnant ou plutôt ce qui m’étonne, c’est que les gens puissent accepter de se voir restreindre leurs libertés à du pré-mâché, et puissent se laisser berner par l’air grave de nos politiciens.

Je sais bien que juger n’est pas facile, car il s’agit de choisir et d’émettre un jugement de valeur en même temps. Or comment choisir, si nous ne pouvons pas sortir de notre propre représentation du monde. Pour juger, il faut au moins pouvoir comparer. Cette impossibilité de sortir de cette simplification de l’existence vient de plusieurs phénomènes, dont je ne ferai pas de liste exhaustive maintenant. C’est qu’ici mon but n’est pas de critiquer les individus, mais la responsabilité des pouvoirs, et humaines en tant qu’espèce.

Le principal responsable peut-être, est la télévision, qui est mon dieu, parce qu’à toute heure c’est le son rassurant du ronron du monde, le bruit de la fourmilière et je sais que c’est une vérité ; que je sois la ou non, il ne s’arrêtera pas. C’est ainsi que je rythme ma vie, et que se forme l’image que j’ai du monde. Un univers qui s’arrête confortablement aux frontières humaines, et qui oublie les nombreux mystères que propose l’existence, donnant à l’avance des valeurs et exemples type, qui répondent aux questionnements humains. Evidemment, seule n’est pas en cause la télévision. Les choix éducatifs, et l’ensemble des autres médias s’ajoute à ce qu’on pourrait appeler propagande.

Si propagande il y a, c’est que derrière se cache un but et donc des valeurs (ou l’absence de valeur, ce qui dans un sens est la même chose, puisque c’est la volonté de puissance et donc de dominer qui surgit du nihilisme. Or si la domination ne peut pas être une valeur, elle peut être au moins une règle, et donc un but.). Le fait est qu’il est difficile de savoir si à l’intérieur de notre système capitaliste, se cache un but autre que l’expansion économique et de l’éternel jeu de dominé/dominant très divertissant je l’admets mais parfaitement idiot, puisque non seulement il suscite une incroyable quantité d’énergie, mais parce qu’il ne mène nulle part. Il semble à ce sujet décevant de penser, que la propagande en question n’ait pas d’objectifs grandioses, mais l’idée simple de régir le monde de façon à faire le plus de profit possible. Argent étant synonyme de pouvoir, il s’agit donc de régner. Je pense à Aldous Huxley ou à George Orwell et à leurs romans d’anticipations et je dois admettre que leurs scénarios restent incroyablement pertinents aujourd’hui.

Quelle est le réel but de ce message ? Simplement de dénoncer un système qui ne nous laisse que le choix d’une vie individuelle. Individuelle puisque sans sens. Il n’y aura jamais de vraie solidarité tant que nous serons dans une optique de plaisir personnel. Et je ne vois pas comment combattre l’individualisme dans notre situation actuelle. Il s’agirait de demander aux gens de croire en des valeurs qui ne reposent sur rien. Des coquilles creuses. Nous voilà face au monde absurde dont parle Camus, et aux solutions de notre époque. L’abandon de tout espoir d’immortalité et donc d’espoir (Dieu est mort). Pourquoi alors penser plus haut que son propre plaisir ? Pourquoi aller au-delà de sa propre vie ? Je ne le sais pas moi-même, je ne peux que constater la décadence et les paradoxes dans lesquelles nous sommes tombés.

mardi 11 mars 2008

24 heures a Bundaberg

Il est Jeudi 21 fevrier et je vais me coucher. J'ai trop mange et je sais qu'il va etre difficile de dormir. Il me reste pourtant 6 heures de sommeil. A 3h55am, les trois allemands se leveront pour partir travailler et me reveilleront. 20 minutes plus tard mon reveil sonnera.

Je dors mal. Je sue, je bouge sans arret pour trouver un coin sec. Mon lit est trop petit. J'ai soif, je me leve et bois d'un trait les deux litres que j'ai du perdre dans les draps. J'ouvre la porte pour fumer une cigarette et une brise chaude me leche le visage. La nuit est belle et silencieuse. J'allume ma clope et je me decontracte en regardant la lune, ronde et lumineuse. Je suis en paix pendant quelques minutes, mais il faut retourner se coucher. Mon lit est trempe, je sais que je ne dormirai pas.

5h15, le bus demarre. Je me suis cache sous ma casquette, le casque sur les oreilles et j'ecoute pour la énième fois High Hopes des Pink Floyd. Le ciel comme toujours est impressionnant. Des convois de petits nuages, et des mastodontes immenses aux formes etranges. Un air de fin du monde, ou de renaissance. Le soleil se leve et l'ensemble est indescriptible. Noir, gris, blanc et puis bleu et orange. Le chauffeur est dingue, il fonce comme d'habitude et aucun de nous n'est attache. Je m'en fous, je regarde le paysage defile, et encore une fois je ressens cette agreable sensation d'etre bien loin de chez moi. La terre rouge et les arbres fous entourent la route ; des champs sur ma droite, a perte de vue, a gauche une jungle semi-tropicale ou se cachent quelques kangourous. La route est pourrie, moitie piste et moitie terre, je jette un œil sur le compteur ; 120 km/h. Ah ouais quand meme. 3/4 d'heures plus tard, je suis completement paumé. Je me demande comment il peut savoir ou il va ; et pourtant on finit par arriver. On s'engage dans un petit chemin que longe un champ immense. Il a beaucoup plut ces derniers jours, et la terre qui semble seche, n'est qu'une grosse eponge. Elle cede sous nos roues et on s'embourbe. Tout le monde descend et il faut pousser, creuser et poser des planches. 20 minutes plus tard je prends place sur la remorque du tracteur, pres a depenser 9 heures de mon temps a planter des citrouilles. Journee facile aujourd'hui, premiere fois en deux mois que je travaille assis.

16h00, on est couche sur la route, a l'ombre d'un grand arbre. On joue au juste a l'heure, un jeu debile ou il faut deviner l'heure ou le bus arrivera. Je gagne cette fois, le bus arrive 7 minutes avant ma prevision ; 16h41. Je m'endors, on fait des detours pour aller chercher d'autres backpackers travaillant dans une autre ferme, on roule, on arrive, il est 18 heures.

Je suis creve et affame ; je me fais mon plat prefere, noodles et œufs avec une tonne de fromage. Et je m'affale sur un vieux divan defonce, le ventre plein et matte un film en anglais et suis content de comprendre sans sous titre. Je suis fatigue. J'attend juste que le nouveau planning de boulot soit affiche et puis je vais au lit. Il va faire chaud demain, et ils vont probablement nous faire bosser tres tot. Ah, non, apres avoir jeter un œil sur la feuille, j'apprend que je ne bosse pas du tout, et ca me fait chier, et en meme temps j'entends une petite voix bien profondement enfouie qui murmure "yekyekyek". Du coup, et malgre ma fatigue j'accompagne deux copains pour aller boire une biere au pub local. C'est glauque mais c'est divertissant.

Ce soir justement, c'est soiree karaoke, c'est marque sur le panneau. J'apprends en meme temps que c'est carnaval, en croisant une flic gothique, un indien obese, un homo pd et d'autres aux deguisements indefini. Apres deux bieres, avec la fatigue, je suis deja affecte par l'alcool, et je regarde ces gens avec une acuite particuliere. Bundaberg est une ville de pauvres fermiers incultes et grossiers, qui ressemble en tout point aux petites villes perdues des Etats-Unis. On les sent depasser ces pauvres gens, vivant a fond le pathetique de leur vie inutile. Habituellement, confronte a ce genre de situation, je reagis par le mepris ou par la compassion. Ce soir je m'apitoie ; je suis eux. Je vois ce gros bonhomme en chemise blanche, les cheveux rase pour cache sa calvitie, qui danse, une canette a la main, qu'il engloutie pour effacer les doutes, pour se gorger de se sentiment puissant qu'il ressent mais qu'il sent gras, et je le vois sourire et s'effacer, d'un geste un peu trop prononcer pour etre reellement sincere, devant une fille, et je sais que dans 1 heure il sera agressif. Il y a cette grosse, presque desirable, a moitie couche sur la table, son verre a moitie plein a sa gauche ; elle s'est deguise en presque-princesse et elle me touche avec son air de jeune fille brisee. J'imagine son espoir minable, lorsqu'elle s'est habillee, et sa tristesse m'engloutie. Ils sont tous laids ; physique ridicule, gauche et sans talent, surtout cette petasse, la plus belle, qui hurle dans le micro et qui me casse les oreilles. Elle a un truc en plus, elle sait ; et elle existe sur leur peine. Ils sont laids, tous, mais ils sont beaux aussi, et je souris parce que tout ce qu'ils ressentent, et leur miserable cirque, me renvoie a moi. Ce sont mes freres. Un petit billard avec un aborigène ventru, une longue discussion avec mon pote chilien, quelques bieres et il est deja 1 heure. Je suis epuise. Je rentre et m'endors instantanement.

samedi 2 février 2008

JproUik

Tres chers telespectateurs bonjour, en direct d'Australie notre reporter sans frontiere Pierre Grevin, grand taventurier et tres experimente nous envoie son dernier shoot.

L'Australie est un pays magnifique, immense, avec des paysages qui renversent. La faune est incontestablement incroyable, par sa diversite et l'etrangete des especes qui s'y trouvent. Koalas, kangourous, paresseux, dingos, oppossum, et puis des centaines d'autres creatures qu'on ne connait pas en Europe et qui laissent reveur sur l'etrangete de notre monde - je parle de centaines, mais c'est oublier les insectes. En se trainant en Australie, c'est un spectacle varie(r) et pourtant toujours aussi transcendant qui s'offre a nous : montagne et crevasse rouge et aride en plein desert, riviere sinueuse traversant une jungle humide et vivante, rochers dechires par le puissant ocean, plage blanche aux confins d'une petite crique a l'eau turquoise et transparente et tant d'autres choses qu'il n'est pas si facile de decrire, puisque soudainement, tout cette realite devient autre chose qu'un decor dont nous serions les acteurs. On est tente de faire partie du tout, d'un retour aux sources pour ainsi dire, ou la nature avait encore toute sa profondeur et ainsi le monde.

Evidement, l'Australie n'est pas que nature, et il y aussi les hommes et les villes ; et de ce cote c'est plutot decevant, puisque la culture Australienne n'est rien d'autre qu'une pure copie de ce qu'on connait aux Etats-Unis (et dans la majeur partie des pays anglosaxons). C'est donc a ce niveau un pays sans nouveaute, si ce n'est qu'il est sauve par son incroyable pouvoir d'attraction qui le peuple continuellement de jeunes en quete d'aventures et de nouveautes, qui se regroupent dans des auberges de jeunesses. Un lieu de rencontre et de jolies histoires donc, mais en autarcie, avec peu de contact avec la population australienne, si ce n'est dans des activites ou creer des liens est difficile ; bars surbondees, discotheques et autres endroits ou les relations restent superficiels.

Je suis donc a la fois renverse et decu, emu devant cette nature encore sauvage dont on peut toujours sentir l'ame epaisse, emotion pourtant fugitive car je regarde le coeur de la foret et puis derriere moi, en beton et en fer, un sentier pour pelerins fanatiques qui me ramene au musee, contemplant seulement cette image plate maintenant, d'une nature mise en cage.

Je lisais une fois, dans un lieu de culture a Brisbane, quelques documents sur l'environement, ou les chiffres etaient plus qu'effrayant, et quelques conseils sur des attitudes a prendre pour preserver notre flore. Ce qui etait inquietant, c'est les raisons qu'ils donnaient pour tenter de convaincre le public ; la nature, c'est le tourisme, sans tourisme, notre economie s'en va a mal. Donc preserver la nature, si vous voulez un travail.
C'est quelque chose qui est si inanodin, j'entends, si plein de consequences, revelateur des directions que choisissent pour nous les puissances etatiques que j'en frissonne ; je jette alors un regarde suspicieux a ces hommes en cravates, dont j'ai l'impression qu'ils voudraient un monde en 2D.

Malgre tout, il est possible de sortir des sentiers battues. La majeur partie de la population couvre la cote Est, et ainsi les attractions touristiques qui drainent l'immense majorite des voyageurs qui malheureusement, tres souvent par manque de budjet ou d'idees, n'ont pas d'autres choix que de se rabattre sur le premache : les agences et les "packs vacances".

Beaucoup moins populaire, la cote Ouest est pourtant pleine de promesses. C'est un autre visage de l'Australie, avec une infinite de choses a decouvrir, avec probablement une dimension autre, sur le plan humain. Sur ce sujet, je ne serai trop m'etendre toutefois, puisque je n'y ai pas encore mis les pieds.


Voila, une peinture un peu incomplete de ce cher beau pays, mais comme dirait mon grand oncle, un peu de couleur pour prendre la temperateure.

Aller bye.

dimanche 20 janvier 2008

Boune da berk !

On est Lundi 21 janvier 2008 et il est 4h48.

Je suis toujours a Bundaberg et c’est la fin de mon sejour ici, non pas que je sois assez riche pour m’autoriser un voyage puisque je viens de craquer et de m’acheter un ipod et un super casque (la musique ca change une vie), mais parce que c’est une periode charniere et depuis 1 semaine deja le travail se fait rare. Il faudra attendre le mois de Mars pour qu’ici on puisse a nouveau s’enrichir.

En meme temps Bundaberg est un petit bled peaume au milieu de champs et de paysans ou on peut dire sans trop exagerer qu’on se fait rapidement chier ; on y trouve un bar ou deux, une boite moisie, quelques cybercafes prehistoriques, le supermache et puis enfin le mac do. Voila pour les activites culturelles. Pour le reste, il y a notre auberge, ou l’essentiel de la population est asiatique et ou l’on passe le plus clair de son temps, et heureusement il y a une salle tele avec pas mal de films a disposition, c’est toujours un moyen d’ameliorer son anglais.

Depuis 1 semaine donc, je n’ai bosse que deux jours, et je dois me confesser, je me fais chier a mourir ; plus rien a lire, meme pas le derriere de mon paquet de corn flakes que je connais par coeur. Les gens ici sont tres gentils, mais les correns ne parlent pas anglais et puis les autres sont un peu trop naturel, c’est a dire que leur rire brutal surprend a faire peur la premiere fois, et que les blagues pipi caca c’est rigolo mais voila. En gros j’ai parfois la sensation d’etre un genie, en 6 semaines dans cet enfer on a le temps d’oublier le reste du monde (serieux parfois j’ai des doutes, vous existez vraiment?), et c’est agreable mais d’etre un genie tout seul ca sert a rien.

Donc voila, je me suis assez teste comme ca, et je me barre. Je me suis donc leve ce matin avec l’idee de partir vers Cairns, petite ville encore plus au nord. Le soucis, c’est qu’apres un petit detour sur le net pour me renseigner sur la meteo m’a fais dechanter : pluie et orage pour les deux semaines qui viennent ; et oui, c’est la saison des pluies la haut. J’irai patauger avec les crocodiles plus tards. Je pars donc pour le Sud, Brisbane a priori, peut etre Melbourne, peut etre les trois, je verrai ca demain.

J’hesite a m’acheter un apppareil photo, j’ai bien envie de jouer au reporter, mais c’est qu’il me faudrait un portable aussi pour rediger et stocker le tout, et tout cet investissement c’est une croix sur quelques jolies aventures. Je commence a me rendre compte que mon sejour ici risque d’etre un peu trop bref vu le temps que ca prend d’economiser 1500$, et la vitesse ou ca se depense. Il y a donc des choix a faire, j’y pense et ca se decidera probablement sur les evenements qui se passeront plus tard, don’t je n’ai pas vraiment le controle puisque j’improvise constamment.

Je vous tiens au courant,

Bisous



ps : je ne m'excuse plus pour vous savez quoi