Ces fameux blogs, j'en aurai entendu parler. Et voilà que moi aussi je m'y mets. C'est que bientôt je pars en Australie, et il faudra bien partager un peu les expériences palpitantes qui m'attendent. En attendant il s'agit de parler de mes états d'âme, puisque si j'ai bien compris le but d'un blog est d'étaler à la vu de tous une partie de sa vie. Où du moins de projeter une image sous contrôle à laquelle on s'identifie et qui se veut costume, emblème de soi-même. Un attribut du"Moi" pour ainsi dire.
Le fait est que j'ai une infinité de choses à dire. Et un besoin de les crier à tue-tête. Paradoxe étrange puisqu'il me semble que la quête qui m'habite serait plutôt la démarche inverse : c'est à dire de soustraire à mon "Moi" tout attribut inutile, tentant d'atteindre la génèse de mon âme, dans l'espoir de pouvoir répondre à la grande question : "mais qui suis-je?"
J'ai toujours pensé, à tort ou à raison, que tant qu'on est soumis à ce besoin de se faire valoir, c'est à dire, dépendant du jugement des autres et soumis à leurs raisons, il est impossible d'atteindre la liberté ; la liberté d'être sincère et donc de s'éloigner sensiblement de la substance de son âme. Une trahison en somme.
Le paradoxe, c'est qu'il est impensable d'exister sans les autres. Que c'est par les gens qu'on peut se situer, que c'est eux qui nous façonnent. La quintessence de l'âme est une douce chimère. Il suffit d'ailleurs de faire un peu de sciences humaines pour s'en rendre compte : à priori l'homme est déterminé, et le "Moi" n'est qu'une série de transformations que forment les conflits psychiques, l'enfant du "ça" et du monde extérieurs - de ses règles.
En clair, le "Moi" est poreux, et l'introspection intensive nous place invariablement devant l'ambivalence de nos désirs.
D'où ce blog.
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